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UN TABLEAU VOLÉ AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE DOLE RETROUVÉ

C’est l’histoire de l’un des plus anciens tableaux du Musée des Beaux-Arts de Dole, dérobé dans les années 70, et redécouvert il y a quelques mois, lorsqu’un héritier a souhaité le vendre. Typique de la Renaissance française, ce portrait de très bonne facture reviendra à sa place initiale, au sein des collections du musée de Dole, après une petite restauration. Explications.

Etienne de Martellange est un peintre lyonnais, né à SaintPeray en Ardèche vers 1540 et mort vers 1603. Sa notoriété propre provient essentiellement de ses nombreux portraits de multiples personnalités et nobles de l’époque réalisés entre 1566 et 1577. Le tableau représente un ancien parlementaire dolois, Pierre Phénix. Originaire de Lure, il devient successivement principal du collège de Grammaire de Dole, puis professeur de droit canon et enfin Conseiller au Parlement de Dole. Il est anobli en 1566.

Il s’agit d’un portrait typique de la Renaissance française : huile sur bois de petit format, à mi-corps, sur un fond vert, bleu ou noir. Il est entré dans les collections du musée de Dole au XIXe siècle. Mais ce n’est que dans les années 70 que son histoire prend un tournant inédit. Dérobé dans des circonstances indéterminées (à une époque où le musée n’était pas encore situé rue des Arènes), le tableau est supposément revendu immédiatement sur le marché de l’art.

On perd alors complètement sa trace, jusqu’il y a quelques mois, où l’œuvre ressurgit après avoir été confiée à un commissaire-priseur parisien pour une expertise, en vue d’une vente aux enchères. Le détenteur l’avait héritée de son père. En vérifiant la provenance du tableau, l’expert s’est alors aperçu qu’il pourrait provenir du musée de Dole. Après plusieurs contacts et vérifications, il est prouvé qu’il s’agit bien du tableau volé dans les années 70.

Les collections publiques étant inaliénables et imprescriptibles, même 50 ans plus tard, la Ville de Dole reste légitime propriétaire du tableau. Le détenteur a donc logiquement accepté de le restituer au musée de Dole.

Il sera présenté aux Journées Européennes du Patrimoine en septembre prochain